Milan Kundera

" Se souvenir de son passé, le porter toujours avec soi, c'est peut-être la condition nécessaire pour conserver, comme on dit, l'intégrité de son moi ".

Deutéronome Ch.4 Verset 9

Deutéronome Ch.4 Verset 9
Guestbook

Chacun sa Mediterranee...

Les bleus de Nabeul
Photo empruntée sur le site suivant
http://www.panoramio.com/photo/2518747

Chacun sa Méditerranée...

Que l’on soit né sur ses rivages
Rencontrée le temps d’un voyage
Adoptée comme une terre promise
Elle est là…
Mer unique aux rêves multiples.
Elle est belle…
Nous y avons été si heureux
Quelle folie d’habiter loin d’elle
Quelle absurdité de s’en être exilé.
Elle est mon rêve…
J’ai faim de ses orangers, de ses figuiers
Je veux me saouler au scintillement de ses bleus.
Elle m’attend…
Je suis de sa terre, de ses couleurs, de ses parfums
Je lui ai fait ma promesse, je reviendrai vers elle.


17 commentaires:

ferrrrr a dit…

Que dites-vous Michelle des dictatures au sud med? J'attends votre rep.

Michelle - Artiste Peintre a dit…

Ferrrrr, merci de ton commentaire. Je vous entends.
Moi je parle de la beauté, la laideur je la connais, je ne peux rien y faire toute seule.

ferrrrr a dit…

Une petite allusion dans votre oeuvre, cela fera du bien contre la laideur, d'accord? La Tunisie n'est pas ce que Vous voulez voir, c'est un pays sous dictature... Vous le savez bien... Alors!!!

Breitou a dit…

Ferrrrrr.

Bonjour, suite à votre message, comme vous pouvez le constater,
Michelle a ouvert cette rubrique pour parler de son pays natale.
Comme nous tous, sans politiquer.
Nous aurions pu vivre ailleurs sous un pays vraiment dictatorial que nos sentiments
Sur la mère patrie n’auraient rien changé.
Nous parlons d’un beau vécu, d’images de souvenirs sans plus.
Le reste ne nous importe peu.

L’envers du décor présent ne nous intéresse pas, nous préférons mettre en valeur
Ce qui nous parait très beau, notre enfance et adolescence avec nos pinceaux, notre verve tout tunisienne.
Bien à vous.

Anonyme a dit…

joli texte... une peine que je partage...

Breitou a dit…

L’écriture et l’inspiration, mes deux maitresses.

Meiha z’al, ma grand-mére, lorsque la tristesse pesait trop sur ses épaules, chantait.
Elle fermait les yeux et lentement balançait se tête en avant et en arrière.
Les mains croisées, elle chuchotait des refrains souvent les mêmes.
Elle exorcisait sa tristesse par le chant.

Son petit –fils, moi, chante et écrit lorsque la tristesse étend sa toile sur moi.
Je chante ou plutôt fredonne des airs à la gloire de mes petits-enfants.
Mais le plus souvent j’écris sans exorciser, et là je suis pris dans une spirale.

Une maitresse est venue se coller à moi, et bien sur, il m’est difficile de ne pas répondre à ses avances. Automatiquement, j’ouvre mon attache case et là, elle me guide vers un stylo, puis la feuille et elle me dicte. Ce que dois écrire.

Elle est semence qui germe et croit en moi mon inspiration aussi.

Cette maitresse, l’écriture subi l’inspiration, donc j’ai deux compagnes, une qui me force à écrire et l’autre qui m’inspire. Elles se complètent et j’honore les deux avec plaisir.
Sans l’une, l’autre ne peut rien faire et vice versa.
Si j’étais manchot, j’aurai eu à souffrir.

Lorsque dame inspiration arrive, madame l’écriture se dévoile.
Quelque soit l’endroit où je suis si par le fait du hasard et je n’ai pas de feuille blanches sous les bras, les bords d’un journal anodin servira e couche à mon écriture soufflée par sa compagne.
Parfois une enveloppe me sert de support et comble de ma joie le dos de ma main prendra la relève au cas où pour noter les mots essentiels qui articulerons mon texte.

Et si le dos de ma main ne suffit pas encore, ma paume viendra à son secours.
L’empressement de mettre à profit mes idées ne s’embarrasse pas des supports.
Au point que je rentre à la maison, quelque fois la main gauche tatouée.
Ce qui fait dire à ma femme ‘...E’chtema, ( Enfin) cela ne pouvait pas attendre... ?’

Comment attendre, lorsque deux belles femmes virtuelles, l’une alliant le geste à ma pensée, peuvent t’elles contenir un trop plein de confidences, un trop plein de chants, de poésies de vers libres... ? Je ne vous étonne pas si je vous dis, que souvent en pleine nuit, une grande envie d’écrire me prend. Et me lever pour écrire sans éveiller la famille, est un grand risque, un fait d’arme même.

Une seule fois je l’ai fait avec les yeux embrouillés mais hélas ma femme s’est réveillée aussi et me trouvant entrain d’écrire, elle me lance.....Dérangeant mes maitresses...

‘...Je crois que tu es fou... !’ Je n’ai pas osé lui répondre ‘...Oui d’elles... !’
Elle n’aurait pas compris.

Je vous fais une confidence, vous voyez ce texte, et bien il ne sera pas archivé.
Et pour cause de tranquillité.


Michelle, c’est un peu cela, MA TERRE ET MA MER.
Elles ne me lâchent pas.
Et l’on se sent apaisé lorsqu’on pense à elles.

Lilia tu manques pardi, mille sabords de babord.

Anonyme a dit…

Albert toi aussi à moi, tu me manques...
Michelle me manque aussi...
Vous me manquez tous mais en chaque jour que Dieu fait, je vous lis en hâte car je rentre exténuée du boulot et je n'ai pas la force de partager vos moments d'intimité car je considère le blog de Michelle un havre détente et d'intimité.
moi aussi, mon ami t'inquiète, j'écris dans le jour et dans la nuit,
sur du papier et sur les mains, dans le réel et le fictif....
à voix haute et dans ma tête,
dans la lumière et dans le noir comme maintenant parce que ma fille dort ou encore quand mon corps se refuse au sommeil et que je me défile comme par l'adultère vers une couche interdite où seuls les mots savent me faire frémir et une fois que je les couche sur le papier, une paix envahissante s'empare de moi et je frôle les étoiles ...
INSTANTS RARES MAIS TELLEMENT MAGIQUES ET RÉPARATEURS!
j'adore jouer avec le verbe
le verbe m'amuse et je l'amuse
nous nous roulons dans une transe secrète qui me fait beaucoup de bien, traite mes maux et me délivre de mes peurs....
Peur du jour qui ne finit plus...
peur de la nuit qui arrive sur moi plus vite que prévu...
peur de trop rire ou trop pleurer...
Peur de ces visages amis que je ne reconnais plus..
Peur de mon enfant qui grandit et me défie ...
peur de ce regard qui soupèse, de cet autre qui écorche ou met à nu..
peur du dit et non dit....
peur de moi et des autres...
Peur de Lilia qui se dresse en permanence en moi comme un garde-fou!
alors écrivons Breitou sans aucune retenue du moment que l'amour du mot est encore brûlant car si la flamme tombe, elle emportera à jamais le plaisir.
a bientôt
Lilia

Breitou a dit…

Chapeau.Lilia.
Comme tu es belle sertie de tes jolies mots.

Je voudrais te faire part de l'amour que je porte à mes enfants et surtout à mes petits enfants.

Prends soin de toi et comme le dis souvent ma mére à tors, soit égoiste.

Je voterai pour toi MICHKA même cent fois. :) :) :)

Breitou a dit…

L’heure heureuse ne dure qu’un temps.
Le temps d’un départ d’un papillon.
Le temps d’une heure, de deux parfois
Même plus si le temps si parcimonieux,
Soudain devenu généreux, me permet
De choyer tous mes petits-enfants.

Et là, je le croque à pleines dents
Savourant ce que beaucoup doute
Le bonheur, mes petits mômes.
Si jolis.

Me voilà moi, le nouvel émigrant
Sans quitter le vieux continent,
Courir après le temps, après eux,
Nourrir mes nouveaux sentiments
De leurs regards d’enfants.

Mon programme est bien établi.
Avec ma Sharon, le midi mardi,
Pour mon blondinet et la brune, le jeudi après midi.
Au retour déjà, je prends un détour,
Un raccourci pour ma dernière moisson,
Embrasser ma LENA, ma TITA.

Et je rentre ma nuit, non point fourbu,
Par ces heures heureuses vécues
Mais requinqué par ces visites
Que je ne rate, pour rien au monde.

Et ainsi coule ma vie, entre l’écrit
Ma femme, ma fille et mes envies.

L’amour quel qu’il soit, grand ou petit,
Tout comme l’amitié sincère, ne pâlit
Pas, par les interdits, tous deux se vivent
Dans la vie souvent pleine de soucis.

Alors, au diable, la tristesse lie
Si on sait, ne pas soupirer à la vie.

Les heures heureuses ne se comptent
Pas à la pelle car le compteur temps
Tient à son horloge le moment où tout fini.

Anonyme a dit…

Albert que Dieu te garde à tes petits enfants...rabi ayechhom comme dirait ma mère.
Je voudrai être égoïste comme tu le dis mais une fibre juive me tient par le gosier et me rend esclave de mes deux enfants :zakaria l'aîné la prunelle de mes yeux (dhaou ayouni)
et
Emna un joyau sans précédent, amour de sa mère , un sens à ma vie:UN CARACTERE FORT ET DOUE MAIS TRES FIERE D etre Borma Casher
récemment elle était à PARIS pour cinq jours avec l'école, elle a remué la terre pour avoir une autorisation pour faire shabbat chez mes cousines!!!!

je voterai bien sûr Michka
grosses bises à tous et à demain peut-être.....

Lilia

Anonyme a dit…

chère MICHELLE, voici comme promis quelques pages de Margot écrites dans la nuit et dans le jour il y a quelques années déjà...


Pliée en deux, vêtue de couleur de deuil dans une semi-élégance, semi-humilité que seule une rare catégorie de gens savent encore produire, elle se tamponnait de temps à autre le front, d’une main moite et tremblante.
Un ventilateur soufflait un vent chaud et lourd.
Le soleil tapait fort par cet été comme à l’ordinaire dans ces contrées africaines. Pourtant, rien n’était comme avant.
Il y avait déjà 28 ans.
C’était si loin, très loin et pourtant c’était comme si cela était hier.
Ses cheveux décolorés par les années gardaient une beauté particulière, un éclat déteint mais particulièrement éloquent transcrivant des années d’endurance et de souffrance.
Tout peut s’estomper par la magie de l'oubli à l’exception des plaies du temps qui continuent à suinter indéfiniment fraîches et ravivées par le seul souvenir.
Cela faisait exactement 28 ans qu'elle était partie.
28 ans sans faute, sans regret, sans jamais se retourner.
Les années d’exil avaient tout englouti, du moindre souvenir à l'infime langueur et nostalgie.
Au cours de ces années, elle avait joint le jour à la nuit se reposant une ou deux heures pour ressortir de nouveau, sauter d’un métro à un autre, changer de blouse et entamer un nouveau boulot.
Les grands buffets dressés pour les barmisvas, les tfelims ou les shabbats qui se rattrapaient de semaine en semaine dans une course folle avaient aidé à l'interdiction de tout surgissement et l’enfouissement total et inconscient de toute remémoration.
Elle avait à sa charge une nuée d’enfants, une mère au foyer, une sœur invalide et une grand-mère nonagénaire.
Tout ce monde à nourrir, à habiller était son monde, sous son unique responsabilité.
De tout son vivant, elle n’avait fait que côtoyer les Français, d’abord en tant que colons en terre natale et maintenant en tant que patrons en terre d’accueil.
Elle les trouvait un peu froids et austères parfois mais ils possédaient à leur avantage cette délicieuse manière de vous vouvoyer, jamais de familiarité. Ils avaient ce don de vous hausser à une classe sociale inespérée par un :

S .V.P Madame ou bien Merci Madame ou encore Non Madame .
Même en vous congédiant, c’était toujours si doux à entendre!
Et puis ce nouveau boulot lui assurerait dans 20 ans une retraite.
Elle pourrait seulement alors se prélasser dans son petit appartement, avoir droit à la carte Paris – Santé et peut - être une aide ménagère.
Seulement, alors, elle aura le droit de s’arrêter et de visiter Paris ! Admirer sa tour Eiffel et ses Champs Elysées ! mais seulement plus tard maintenant, elle avait ces bureaux à nettoyer avant l’arrivée des employés.
C’était un gentil travail loin des marmites et de l’odeur piquante de l’ail et l’oignon.
En France, elle avait appris à manipuler l’aspirateur, à faire briller le parquet et à abandonner presque définitivement le seau et la rude serpillière en toile des sacs de blé ou de farine.
La vie en France octroyait indiscutablement, toute classe sociale confondue, une facilité de vie et un confort élémentaire. Cela, nul n’était en droit de le nier.
Plongée dans ses ruminations bienfaisantes, elle oubliait sa fatigue, ses jambes lourdes et ses bras raidis par sa rude journée. Souvent, après la préparation du couscous du shabbat, son patron avait la bonté d’arrondir sa semaine avec une pensée pour les enfants et sa friande descendance. Comme il lui était bon de humer son argent. Il dégageait une agréable senteur : celle de l’argent propre et dûment mérité, jamais des chiottes qu’il lui incombait de nettoyer.
Jamais un patron ne lui avait manqué de respect ni osé caresser du regard son décolleté généreux en soulevant ou en soupesant de ses bras forts et dénudes..... Hormis, cet italien dont le regard devenait de plus en plus insistant et enflammé. Mais, elle avait préféré l’ignorer non pas parce qu’elle approchait la ménopause mais parce qu’elle avait divorcé des choses de l’amour définitivement depuis une vie déjà! Devant elle, le temps était compté sans clémence aucune, son travail n’attendait pas !
Elle connaissait toutes les arrières cuisines des grands restaurants juifs parisiens de l’époque.
Aucune recette n’avait de secret pour elle. Elle mariait les assaisonnements dans un savoir-faire appris dans la seule grande école qu’elle ait vraiment fréquentée.celle de la vie.
En forme, elle se devait toujours d’être avec un port de tête remarquable, des cheveux noir corbeau propre à ces beautés juives nées en terre mélangées et en temps impropres.
Non, elle n’était pas particulièrement belle mais possédait ce look indéfinissable de femme forte et aux formes généreuses sans jamais être obèse,
grande et d’allure sûre, ne fléchissant jamais.
Attrait fatal de quelques femmes fonceuses que rien n’arrête!
Peu boulimique, seul le parfum de sa cuisine suffisait à l’engraisser.
Il y avait aussi la cigarette et l’alcool.
Ce dernier était son compagnon de route pendant presque une vie. Elle ne s’était jamais détournée de son seul vice autorisé, plus qu’un péché mignon.
Tel un baume, il la fortifiait, la maintenait en forme, lui permettait de tenir le coup, de résister au froid et à l’hiver glacial encore étranger à son corps de femme ayant dépassé la quarantaine sous des cieux où le soleil se levait toujours chaud.
Un froid qui mordait dans la chair, qui saignait sans transparaître..
Elle s’abandonnait à l’alcool consentante du matin au soir pour finir recroquevillée, gémissante et brisée par la douleur au fond des toilettes.
De violentes crampes s’emparaient d’elle, la secouaient et l’obligeaient à tout vomir et se libérer des tromperies mirage de son agresseur : l’alcool car la douleur était toujours là, à sévir au fond d’elle, pareille à un mal incurable. Toujours prête à se réveiller tel un volcan endormi mais jamais éteint.
Ses gémissements soulevaient son cœur, le retournaient pour mettre à nu de nouvelles facettes de désillusions amères. Un volcan potentiellement actif bavait continuellement des laves lancinantes calcinant indéfiniment sa vie.
Rares sont ceux qui percevaient ses gémissements. Elle se dessaoulait en silence dans les derniers fragments de la nuit avant que celle ci ne s’ensevelisse dans la clarté d’un jour naissant.Nuit entrecoupée de larmes et d'hymnes à la mort .
DEMAIN serait un nouveau jour, jamais pour elle.
Ses journées, ses nuits étaient identiques, dictées par le rythme écrasant de ses lourdes charges. Elle se dessaoulait d’une journée achevée pour s’enivrer de nouveau en entamant la suivante.
Alcoolique ne lui conviendrait pas exactement, quoique médicalement elle le soit devenue. L’alcool était son choix, son échappatoire, elle y sombrait dans une parfaite connivence, une complicité tacite et ferme, tissée dans un sado-masochisme étrange. Les jours s’écoulaient péniblement et ses années lui filaient sous les doigts opaques sans qu’elle se rende compte que c’était sa vie qui s’égrenait au rythme fou de ses charges et que les mailles de l’extinction se serraient de plus en plus fort autour de son présent au prix de graves séquelles.
Elle passa à nouveau une main tremblante sur son front fripé par la maigreur.
Elle s’y attarda comme pour chasser un passé fantôme qui ressurgissait farouchement en surface, indépendamment de sa volonté.
De violentes crampes s’emparaient de son corps, tétanisaient ses entrailles accouchant d’un passé si douloureux qu’elle faillit hurler.
Habituée à réprimer ses souffrances, son corps finit par céder de justesse à l’autorité ancienne de cette vielle dame en noir, autrefois si robuste.
Elle continuait à avoir une parfaite maîtrise de ses esprits et de son corps et lorsque cela lui devenait insoutenable, l’alcool la sauvait.
Bientôt septuagénaire, elle avait fait route avec son fidèle compagnon, sur les chemins de l’impossible, pendant prés de 60 ans.

Lilia

PS: je ne sais pas si j'ai vraiment réussi à décrire l'impossible ou juste un avorton d'écriture..
Pour moi, C'était juste un geste d'amour!

Breitou a dit…

Du Lilia,

L'impossible n'existe pas lorsqu'on te lit.
Quel charmant tableau tu nous offres.
Tu nous fais aimer ta Margot, comme si elle était là, devant nous, décrite avec ton émotion si chaude, si particulière. Tu me fais remonter le temps et oui, et hier pour toi, n'existe pas tellement le présent nous interpelle.
Avec toi. Ce que tu racontes, je pense que nous l'avons tous vécu, parce que des MARGOT, des TITINES, des MEIHA ont embelli nos passés à des degrés différents.
Quel joli tableau et un jour je suis que tu parleras de ce que tu seras un jour , une Mamie, une douce mamie, ce que je souhaite à tous et à toutes...
Pour toi, je t'offre ce soir, ce que je ressens le mieux, mon présent, sans doute parce que le passé se 'lointilise' mais revient parfois par respect pour nos souvenirs.

Tiens Lilia...Voilà mes peintures vivantes...J'ai de si jolis tableaux...

Tiens Lilia...Voilà mes peintures vivants...J'ai de si jolis tableaux..


JUSTE UN PREMIE CRI.


Par ce premier cri.
D’un certain jour béni
Juste après un jour de l’an,
J’ai compris
Que la vie m’offrait une vie,
Compris que papi, je le suis à l’infini.

Après ce premier cri,
D’autres ont suiviIIII
Et dans mes ouïes
Comme un échoOOOO,
Ils résonnent,
DepuiIIIIs,

Ce n’est pas le remous des vagues de la mer
Dans une coquille viIIIIde.
Mais plutôt riIIIIres et sourires limpides
Grimaces et moues bien loin d’être insipides.
Et voilà les petits mots.
A mes oreilles palpitent leurs moindres bobos.
Et mon cœur sursaute à leurs divins propos
Depuis queEEEE papi, je le suis comme il faut
Par la grâce de D ieu, merci.


MMMMmmMMMMMMMmmmmmmMMMMMMM.§§§§§
MMMmmmmmMMMMMMM...§§§§§§§§§§§§§§§§

SileEEEEnce Explose,
SileEEEEnce ImploOOOOOse
SileEEEnce tu es moOOOOrt,
Depuis ce premier criIII.
Même mes murs en parlent,
Chuintent leurs murmures
Et de l’ennui qui m’épargne,
Je regarde l’eau de vie et je m’enivre.

MmmmmMMMMMMMmmmmmmMMMMMMM
MMMMmmmmmm....§§§§§§§

Et jeEEE....M’enivre.

Anonyme a dit…

Belle peinture que tu m'offres..
RABI AYECHLEK tes trésors Sharon, Emmanuel et Léna ou tita comme tu aimes l'appeler
je suis touchée que j'ai pu atteindre par Margot
j'adore ma tante, elle était unique et elle le reste comme une poignée infime
j'adore ces souvenirs car ils me tiennent à mon histoire et entretiennent ma mémoire
j'adore cet hier si loin et si prés mais qui vit en moi en jumelage toujours aussi vivant que mon présent
j'adore ce passé avec toutes mes femmes qui ont fait de moi l'être que je suis
une touche juive, une touche arabe
une teinte particulière tellement coquine et mitigée....

où est Michelle pour me lire?
NE me jette pas de fleurs si tu n'apprécie pas.
Je saurai comprendre

Lilia

Breitou a dit…

Michelle,

On l’a si souvent chantée
Notre mer Méditerranée,
Du Bosphore aux colonnes d’Hercule,
Que les années surannées, avec le recul,
N’ont pas altérées la moindre écume de ses vagues.

On y reste attache malgré l’éloignement
Car la mère qui a berce ses enfants,
Rugit aussi lorsque, orphelin d’elle,
On le devient pour un temps.

El bahr mata’ouassat,
La mer du centre,
Rassemble souvent
Ceux qui l’ont aimé.


Je vais lui rendre souvent visite.
Et pas une ride sur son visage bleu.

Michelle - Artiste Peintre a dit…

Lilia

C'est à moi que s'adresse ce :

" NE me jette pas de fleurs si tu n'apprécie pas.
Je saurai comprendre "

Alors petite Lilia, tu sais combien j'adore ton écriture. Et des fleurs, tu en auras tout un jardin. Le récit sur tante Margot est poignant.
Soudain, je n'ai plus eu assez de mots...seulement le silence et le vertige...
Margot était là et je vivais la dépossession de sa vie, son abnégation, son illusion du bonheur, sa fuite, sa descente aux enfers...
Ce portrait de femme me laisse un goût amer devant le gâchis de la non rencontre avec soi-même...
Mais elle reste belle Margot et si courageuse...

Lilia, publie, publie et publie, je ne te le répèterai jamais assez.
Il y a sur mon blog 2 adresses d'éditeurs, l'un en France qui a publié "Rouge Harissa" et l'autre à Carthage Mika Ben Miled.
Contacte-les de ma part.
Vas-y fonce !

Bizzz

Michelle - Artiste Peintre a dit…

Merci Albert, mon poète préféré !
J'aime quand tu parles de notre "Bleue"...

Anonyme a dit…

Encore une page de Margot pour fidèliser l'impossible ....

Elle prenait sur ses épaules, dans un maternage généreux la responsabilité de ces nombreuses bouches invalides ou trop jeunes pour subvenir à leurs besoins.

Nous lui vouions une grande tendresse et beaucoup de respect.
Elle nous réservait une immense générosité et un grand cœur.

Nous étions loin d’imaginer l’infini de sa bonté et ses sacrifices.
Elle nous offrait ses services, nous inondait de ses grâces dans un renoncement absolu et total.

Nous étions très loin de penser que notre tante se vendait pour nous nourrir et laver nos horizons d’assombris souvent très pesants.

Elle ne pouvait s’empêcher d’aller au delà de la générosité par des dons d’argent de poche pour nous tous, juste dans le but de voir rayonner nos rires et enchantement chaque fois qu’elle revenait de ses longues absences inexpliquées.

Je humais instinctivement à son argent une odeur honteuse et j’en souffrais.
Rongée par le doute, j’allais impérativement à chaque fois le remettre à un même mendiant handicapé qui avait deux moignons à la place des membres inférieurs et déambulait en rampant, chaussant ses chaussures à ses mains.
Je m’en débarrassais dans un empressement suspect pour ne jamais me retourner et regarder mon mendiant souvent très fidèle à mon rendez-vous.
Je partais alors libérée rejoindre ma tante lors de sa sieste pour lui masser ses jambes et faire craquer ses orteils.
Elle raffolait ces massages.
Elle se laissait faire avec un sourire radieux découvrant une superbe dentition et d'adorables fossettes.
Des dents blanches laiteuses.
Un sourire encore plus beau que le soleil et je m’appliquais dans ses rayons, tranquille et heureuse à la masser, la soulager et la contempler.
Ce qu’elle était belle, ma tante!
Non pas qu’elle fût particulièrement belle mais il est de ces visages qui marquent,
qui illuminent tout à leur passage.

Elle était presque divine dans ses dentelles noires, affalée sur le lit d’épuisement et d’autres tourments que je n’arrivais pas encore à bien saisir.

Combien,j'aurai aimé lui hurler du haut de mes sept ans
ma peine et mon amour..
ma peine et ma tendresse..
ma peine et mes incertitudes...

combien j'aurai aimé du haut de mes sept ans lui crier de ne pas s'en faire, qu'elle était incontestablement la meilleure..

Combien j'aurai aimé sécher ses larmes et faire cesser ses sanglots lorsque sur un mawell d'om khaltoum,elle entrait dans une étrange mélancolie ...
"hassibek lillzamen...."
reniflement et larmes, déchirement et cris , suffocation et meurtrissures au plus profond de l'âme...
Sublimation de la Diva, témoin de ses affres et subjugation de sa souffrance!

Combien....combien ...combien....
Mais le silence a muré les mots, les mots les années et de ces mots, il ne me revient qu'un seul
RESPECT
Respect de cette poignée de gens dont la bonté est infinie...
Respect de cette masse qui opère dans l'ombre à peine visible et endolorie pour l'épanouissement , le confort d'autrui et jamais le sien...


Lilia