Milan Kundera

" Se souvenir de son passé, le porter toujours avec soi, c'est peut-être la condition nécessaire pour conserver, comme on dit, l'intégrité de son moi ".

Deutéronome Ch.4 Verset 9

Deutéronome Ch.4 Verset 9
Guestbook

Journée internationale en mémoire des victimes de la Shoah


 Journée internationale en mémoire des victimes de la Shoah

I am Jude... Je n'oublie pas...
A nos morts... A vous tous qui auriez pu naître... ces générations perdues pour notre Peuple.
Nous sommes vos gardeins.. Nous tordrons le cou à ceux qui sont encore animés par la jouissance de
nous faire disparaitre avec leurs mots et leurs armes...

Hommage à mon Papa...décédé le 27 juillet 2016

 Joseph fils d'Alice et de Mardoché - né en 1928 à Nabeul - Tunisie

Tu avais ce visage-là quand je suis née...
Ma naissance a fait de toi un père, mon père...
Et lorsque tu te penchais sur mon berceau, je devais te trouver très beau...
Et c’est vrai que tu étais beau quand tu souriais avec cette malice dans tes yeux...
J’ai connu les parfums de la Méditerranée grâce à toi
Nabeul ta ville de cœur, de tes déchirures… fut aussi la mienne
Et je garde cette image de toi courant sur le sable chaud, embrassant la mer de tes bras si forts…
Tu disparaissais au loin et l’inquiétude dans mes yeux…

J’ai appris de toi la droiture, la rigueur et le souci du travail bien fait que tu nous as transmis…

J’étais dans tes bras quand est né le premier garçon
Et je répétais ces mots, aux cris de douleur de ma mère…. Rabbi fareuge mama…
Et tu as du surmonter l’épreuve de sa disparition dans l’insolence d’un été en  France…

Et des épreuves tu en as eu beaucoup, beaucoup trop et moi je pleurais en silence de te  savoir si malheureux…
J’aurais voulu être cette magicienne qui pouvait tout effacer… Mais non ma baguette magique ne marchait pas…

Mais parfois, tu me disais quand je venais te voir que j’étais le soleil qui entrait dans la maison….

Et tu as perdu ton dernier fils et là, la vie n’eut plus aucun sens pour toi… c’était il y a deux ans …
Doucement, tu as baissé les bras pour t’éteindre aujourd’hui… Et moi je t’ai pris dans mes bras…tu étais encore chaud de vie pour te couvrir de mes derniers baisers…de mes dernières caresses… avec une force que je ne me connaissais pas…

Tu vas retrouver tes fils et tu nous laisses dans un désarroi immense Maman, Thierry et moi…

Papa…mon papa… tu es notre étoile qui file vers le ciel… et l’inquiétude encore dans mes yeux…
Comment cela sera sans toi... ?

Les Journées Sépharades du 27 janvier au 3 février 2013

Les Journées Sépharades A la rencontre de toutes les Cultures Sépharades de Tunis à Izmir en passant par Oran. 15 associations y participent. Premier rendez-vous le 27 janvier 2013 à partir de 14 heures aux Salles Olympe de Gouge de la Mairie du 11ème 15, rue Merlin Paris 11éme.

 Dans le cadre de ces journées, un concert à ne pas manquer le mercredi 30 janvier 2013 à 20 h
à l'auditorium de la mairie du XVIIème arrondissement. 
Réservation au centre RAMBAM 01 45 74 52 80

Enrico Macias

 Enrico Macias. Belle émission, très touchante où pour la première fois, je pense, nous sommes entrés dans l'intimité d'une famille où les nouvelles générations portent en eux l'amour de l'Algérie et de la musique de leur père et grand-père...

Voir l'émission du 18 janvie [ ici ]






ÉD. CARTAGINOISERIES
Date de parution : Mars 2012
Prix de vente : 19 DT
Tunis, le 8 avril 2007, le printemps est frais cette année et je suis seul devant une feuille blanche. Mon prénom Georges m’a été donné par ma marraine Madame Lelouche en hommage au roi d’Angleterre et mon deuxième prénom « Saadani » qui veut dire le bienheureux, me vient de mon grand père paternel. Il me va comme gant. Je suis en effet d’une nature heureuse.
Une jeunesse heureuse à Tunis dans une famille juive traditionnelle.
Secondé par les souvenirs de son frère et de sa soeur, Georges, ou plutôt Saadani, déroule avec la même gourmandise tant les joies que les tristesses d’un temps passé. Parents, grands-parents, tantes, oncles, cousins, copains… reprennent vie dans cette époque où les Tunisiens, ensemble, mêlaient leur joie de vivre avec simplicité, complicité, humour et toujours… gourmandise. Malgré les années de guerre, l’occupation allemande, les bombardements… années qui sont longuement relatées ; malgré
les deuils ou les séparations dues aux événements qui dépassaient ceux-là même qui les subissaient…
Georges Chelly revendique sa “nature heureuse” pour nous faire participer aux fêtes juives dans le fameux quartier de La Fayette, aux étés à La Goulette, à la campagne dans les vergers… où dans tous les cas, l’essentiel est le “bon-manger”; et il nous en offre même des recettes !

Un témoignage rare sur les années 1940-1960 en Tunisie.
Georges Chelly, né en 1941 à Tunis, ingénieur Pont et chaussées au Ministère tunisien de l’Equipement et artiste-peintre, est à la retraite.

Pour commander [ici]

Guy Narboni, un enfant d'alger...

Guy Narboni...Je lui avais consacré un article en novembre 2008.

Dans quelques mois, c'est la commémoration des 50 ans du départ des juifs, des chrétiens d'Algérie...La vidéo que j'ai réalisé illustre ce magnifique texte de Guy Narboni "El Djézaïr "...Il s'en est allé en 2008, le jour de la fête de la musique, ultime révérence...
Cette vidéo est dédié à sa femme, ses enfants, sa famille...mais aussi à tous les exilés...Merci à eux de m'avoir autorisée à la réaliser. Merci à eux de continuer à oeuvrer pour la mémoire de leur papa au talent immense...



J'avais presque 10 ans et je vivais à Tunis...

Il y a tout dans la vidéo de mon ami Aldo, son texte lu d'une voix chaude et voluptueuse...La lumière d'or du soleil, son ardeur sensuelle jouant sur la blancheur éclatante des terrasses...Et la Mamma...si présente, réconfortante et enveloppante...
Préparez quelques mouchoirs... 
Voici son blog :  http://adrianoaldo.over-blog.fr/

Les juifs dans l'orientalisme

Théodore Chassériau
Juives d’Alger au balcon
1849 Musée du Louvre
© Daniel Arnaudet / Réunion des musées nationaux, Paris

Exposition du 7 mars au 8 juillet 2012 au Musée d'art et d'histoire du Judaïsme

Au XIXe siècle, l’image que l’Occident se fait des musulmans orientaux est en étroite relation avec celle qu’il se fait des juifs. Les juifs d’Orient sont, en effet, souvent les premiers contacts dont les artistes européens disposent en Afrique du Nord, en Turquie ou au Moyen-Orient, devenant en quelque sorte, des passeurs d’Orient.

D’Eugène Delacroix à Théodore Chassériau, en passant par Gérôme, Tissot, Horace Vernet et de nombreux autres artistes, l’exposition retracera l’épopée de la représentation des juifs comme orientaux et tentera de définir précisément leur rôle dans le développement du dialogue, idéalisé ou au contraire impossible, entre Orient et Occident.

Yom Kippour...5772


En habits de prières, ils prendront le chemin de sa maison et chants à l’unisson, ils imploreront ce D.ieu unique tout puissant…

De Jonas, ils se souviendront la lutte contre les erreurs pour devenir meilleurs…
C’est le miracle de ce Peuple pour qui le Pardon sera toujours grand…

"De Bachane, je ramènerai mon peuple des profondeurs de la mer..."

 

Kol Nidre en Judéo-Tunisien




Albert Braïtou-Sala le peintre des années folles

L'accueil sensationnel fait à ce tableau au Salon des Artistes Français en 1931, lui vaudra de faire la couverture de L’Illustration en France ainsi que celle du Woman's Journal aux Etats-Unis. Aujourd’hui Albert Braïtou-Sala est exposé dans les plus grands musées. Le portrait de Madame Olmazu, témoignage de la délicatesse et de l’élégance de la peinture de Braïtou-Sala, peut être considéré comme son chef-d’oeuvre.

Synagogues de Tunisie


A écouter l'excellente émission d'Abdelwahab Meddeb sur France Culture. Cliquez sur le lien bleu. 
Synagogues en terre d’islam (le cas de la Tunisie)


Synagogues de Tunisie

Voyage à travers toutes les synagogues de Tunisie, ce livre restitue l’histoire et les traditions religieuses d’une communauté qui, en symbiose avec la culture arabe, a hautement affirmé son identité et laisse un patrimoine exceptionnel à découvrir.
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Cliquez sur le lien bleu
Véritable guide et mémorial des synagogues de Tunisie, dont il dresse l'inventaire complet à travers 700 photos, plans et documents, ce livre est le fruit d'un parcours de sept ans, à la fois retour vers l'enfance, ponctué d'innombrables découvertes, et première étude systématique d'un tel ensemble en terre d'Islam, une centaine d'édifices dont 70 encore sur le terrain.
Restituant l'histoire et la culture religieuse de ces communautés qui s'épanouirent, du XVIIe siècle aux années 1950, dans une symbiose que même le protectorat français ne put rompre, un voyage d'une extraordinaire diversité mène le lecteur du Nord, marqué par la modernité et la monumentalité à Tunis ou Bizerte, au Sud où les oasis, les montagnes et l'île de Djerba offrent des exemples fascinants  d'architecture traditionnelle, troglodytes de Matmata, villages juifs de Djerba recélant plus de vingt synagogues, en passant par celles qui demeurent cachées dans les médinas de Kairouan, Sousse ou Nabeul...
Ce livre s'attache au regard porté sur ces synagogues et leurs fidèles, depuis les premiers voyageurs jusqu'à aujourd'hui, à l'heure d'une inéluctable patrimonialisation de ces édifices souvent abandonnés ou réaffectés, et apporte la connaissance préalable à toute sauvegarde et mise en valeur.

Les larmes de l'espoir...

J’ai mouillé mes yeux des larmes de la révolte, de la peur puis de l’espoir…
Aujourd'hui est un si beau matin...je goutte avec vous à l'ivresse des parfums de la liberté... La liberté est fragile mais je sais que tous les enfants de Tunisie veilleront...



" Je crois, pour ma part, que l’idée de révolution ne retrouvera sa grandeur et son efficacité qu’à partir du moment où elle mettra au centre de son élan la passion irréductible de la liberté. " Albert Camus

A tous les jasmins...

" Le prix de la liberté c'est la vigilance éternelle " Thomas Jefferson

 

La Révolution des Jasmins...

 
Eugène Delacroix - La liberté guidant le peuple

Une page blanche s’est ouverte…mettez-y les plus belles lignes... mettez-y toute la ferveur pour ce beau pays en bleu et blanc qui regarde la mer…mettez-y toute la détermination pour que personne ne vous vole cette victoire, c’est la votre et ce n’est pas rien…

Une pensée émue à toutes les familles qui sont dans le deuil aujourd'hui.

 

De la révolte à la révolution...

« la révolte est le fait de l'homme informé, qui possède la conscience de ses droits... conscience de plus en plus élargie que l'espèce humaine prend d'elle-même au cours de son aventure »

Albert Camus

Dans l'esprit de Camus, il y a une distinction entre révolte et révolution.  
C'est pourquoi la révolte tue des hommes, il y a un sursaut, on est réprimé et c'est tout... alors que la révolution détruit à la fois des hommes et des principes...
 

Le caroubier

 La photo provient de ce site
qui vaut le détour pour de magnifiques photos d'antan.

Combien j'aime cette écriture...

"Au mois de septembre, les caroubiers mettent une odeur d'amour sur toute l'Algérie, et c'est comme si la terre entière reposait après s'être donnée au soleil, son ventre tout mouillé d'une semence au parfum d'amandes."
Albert Camus - Carnets 

Les lumieres de Hannoucah...

Que ces lumières inondent le coeur des hommes...
 Bonnes fêtes !


Femmes de Tunisie...

 Le voile dans tous ses états...avec Bourguiba.


    retrouver ce média sur www.ina.fr

Fille du soleil...

Composition photo personnelle

Je suis une fille du soleil...je n'aime pas quand l'été s'arrête...le gris évince les bleus du ciel...je ne suis jamais prête...

Pepe...Si tu savais...

Je remets ce texte déjà publié ici en 2007.
J'aurais tant besoin de lui aujourd'hui...


A mon grand-père…

Je te revois à l’heure de la sieste
allongé sur ton banc de bois dans la « skiffa ».

Je revois ton béret noir que tu ne quittais pas
et ta belle moustache que je venais taquiner.

Je revois les étoiles qui brillaient dans tes yeux
quand nous arrivions du pays de là-bas.

Je revois les étoiles qui brillaient dans mes yeux
quand tu me bénissais de tes sages paroles.

Je revois encore l’espièglerie dans ton regard
ta bonne humeur, ton sourire et tes égards.

J’entends ces quelques mots de français
que tu prononçais tout fier de l’avoir fait.

J’entends mes rires quand tu parlais comme ça
et de te répondre, « mais non Pépé, c’est pas ça ».

Je ressens encore tes baisers sur mon front
et la force que tu m’insufflais par ce geste divin.

Je te revois emplir la maison de tous les délices
des vergers alentours et ce n’était jamais assez

J’entends tes pas la nuit vers la porte qui cogne
et servir les fêtards avinés en manque de breuvage.

Tu n’avais pas le savoir des livres appris à l’école
mais tu avais tous les livres réunis dans ton coeur.

Et je ressens comme une sourde colère d’avoir été
privée de toi, contrainte de quitter ma maison
pour le pays de là-bas…

Quand tu es arrivé au bout de la route de ta vie,
j'ai senti le vide, le froid et ce qui me réchauffe un peu
aujourd’hui c’est ce merveilleux souvenir de Toi…



Tunisie : exposition et débat sur la Shoah

Le Figaro du 1-2-2010
Tunisie : exposition et débat sur la Shoah
Un colloque sur le thème "témoignage et mémoire: l'extermination des juifs d'Europe" s'est ouvert aujourd'hui à Tunis dans le cadre d'un projet de l'ONU contre le négationnisme.
Une exposition dédiée à Primo Levi et des lectures en français, italien et arabe d'extraits de "Si c'est un homme", le livre récit de cet écrivain juif italien rescapé de l'holocauste, ont inauguré le colloque de deux jours, à l'initiative de l'Institut français de coopération.
Des débats sont au programme avec la participation de M'hamed Hassine Fantar, professeur titulaire de la "Chaire Ben Ali pour le dialogue des civilisations et des religions", de l'universitaire Annie Dayan Rosenman et du "chasseur de nazis" Serge Klarsfeld.
Mardi, "Mémoires d'enfants" le documentaire de Bô Gaultier de Kermoal sera projeté en présence du réalisateur et de professeurs ayant organisé un voyage d'élèves au camp d'Auschwitz.
Cet événement s'inscrit dans le cadre du Projet Aladin lancé en mars dernier par l'Unesco à Paris et présenté à Tunis par l'ambassadeur de France Jacques Andreani
Visant à rendre disponibles en arabe, en farsi et en turc des informations et des livres sur l'Holocauste et les relations judéo-musulmanes, ce projet est parrainé notamment par l'ancien président français Jacques Chirac, l'ancien chancelier allemand Gerhard Schröder et le prince Hassan de Jordanie, oncle du roi Abdallah II.

Albert Memmi chez Taddei


La vidéo de l'émission " Regarde les hommes changer " ayant disparu sur Europe 1, elle a disparu, de fait, de mon blog.
Ce qui a du être très frustrant pour mes visiteurs. Alors je me suis donnée la mission de retrouver cet enregistrement. Le postcast de l'émission en cliquant sur ce lien :
http://www.touslespodcasts.com/annuaire/loisirs/celebrites/177-episode334979.html

La rupture c'est une trahison...

" Comme une mère, une ville natale ne se remplace pas ". [Albert Memmi] - La Statue de sel

Folklore tune et dahka...

Je reprends le fil abandonné depuis plusieurs mois par une séquence humour...
Il est des pauses qui s'imposent...
Dans cette vidéo au décor planté "tune"... ils sont partis de Gabès et ont atterri à Natanya. Ils n'ont pas oublié leurs coutumes et surtout rire de tout, et n'importe quelle situation déclenche de bonnes "dahkas" comme on dit chez nous.
Ne dit-on du rire qu'il est thérapeutique et apporte ses bienfaits...?
Beaumarchais disait déjà "je me presse de rire de tout, de peur d'être obligé d'en pleurer".




Le gout de Tunis...

Dès 1830, Tunis captive les peintres et les auteurs romantiques. Entre 1910 et 1940, cet emballement explose littérairement. On assiste notamment à l'émergence d'une littérature judéo-arabe et italo-maltaise typiquement tunisoise. Après le départ de bon nombre de francophones, vers 1960, les auteurs arabes prennent le relais, loin des souvenirs coloniaux et des particularismes communautaires. Découvrir Tunis aujourd'hui, c'est voyager à travers les imaginaires et la mémoire. Du port de La Goulette à Sidi Bou-Saïd, de la médina résonnant de rires d'enfants aux vestiges silencieux de Carthage, des effluves d'encens et d'aromates échappées des souks à la douceur de la plage de La Marsa, balade dans une Tunis multicolore et cosmopolite en compagnie de Chateaubriand, Guy de Maupassant, Georges Duhamel, Colette Fellous, Christian Giudicelli, Hatem Bourial, Georges Memmi, Alain Nadaud et bien d'autres...

Ma Tunisie...Mes tableaux...

J'ai réuni pour vous une partie de mon travail sur la Tunisie accompagné d'une chanson d'Amr Diab.



Mektoub...

On le disait chez moi pour toutes les choses de la vie heureuses, éprouvées, empêchées
C’était le mektoub…
Enfant, ce mot me faisait peur. L’idée que tout soit écrit d’avance était en soi une forme d’acceptation, de résignation quand le mektoub se riait de nous.
Il était l’explication à tout…Un mot pour soulager les maux d’une vie…Une réponse pour
l’inacceptable…
Maintes fois j’ai dit non au mektoub de ma culture. Je voulais être comme le marin qui ne peut décider d’où souffle le vent mais qui est capable d’orienter sa propre voile pour arriver à bon port.
C’est ainsi qu’un matin, je me surprends à le prononcer ce mot envoyé aux oubliettes.
Ce n’est pas mon mektoub…Ai-je répondu !

Photo plage de Nabeul - copyright Nabeulretrouvailles
En tête-à-tête …

Mektoub, pourquoi as-tu frappé à ma porte...

Alors que j’avais rendez-vous avec ma ville là-bas.
Depuis des mois se préparaient nos retrouvailles
Et chaque jour qui s’éteignait me rapprocher d’elle.

Je voulais m’enivrer à nouveau des parfums d’oranger
Soufflés par le vent dans ses rues étroites et tièdes
Et pénétrer tous les secrets de ses murs blancs chaulés

Je voulais cueillir les sourires de ma ville là-bas
Et écouter ces mots si lointains mais si familiers
Salam, sbah al kheir, Marhaba bik ya Lella…

Je voulais refaire le chemin à l’envers,
Et redevenir la petite fille insouciante, légère
Courant sur le sable chaud à perdre haleine

Je voulais me rassasier au miel de tes beignets
Et garder ce goût sucré comme un premier baiser
Doux, gourmand souvenir des bonbons d’enfant

Je voulais oublier toutes ces heures, ces années
Où nous étions séparés et comme une amante
Profiter de chaque instant passionnément

Je voulais m’imprégner de ta mer, de tes bleus
Et voir l’écume ensablée s’échouant sur ton rivage
De la plus belle des plages de ma ville là-bas…

Alors, apaisée un peu… J’aurais pu m’éloigner
Tout doucement les yeux pleins de couleurs…
Mektoub ou pas, j'ai suivi l' autre chemin ailleurs...

Bons baisers...de la Goulette



Qui sont les Juifs venus de Tunisie ? Comment ont-ils vécu là-bas ? Pourquoi sont-ils venus en France ? Loin des clichés qui ont fait leur succès au cinéma, Ruth, Isaac, Guy, Alain, Charles et quelques autres racontent leur histoire à travers leurs souvenirs.

On les appelle les « Juifs tunes » à Paris, ils ont investi les quartiers de Belleville, du Sentier et du Faubourg-Montmartre. Pourtant, leur vie n'a pas commencé ici ; elle a pris racine de l'autre côté de la Méditerranée, en Tunisie. Ceux que la réalisatrice a rencontrés à Paris racontent la nostalgie d'un paradis perdu. Ils se souviennent, idéalisent parfois leurs 20 ans passés au bord de la mer dans le quartier de la Goulette, à Tunis, la douceur de vivre bercée par l'odeur du jasmin. Des souvenirs qui constituent un véritable ciment entre ces exilés depuis toujours attachés à la France.

De la Tunisie vers la France


La présence des Juifs en Tunisie remonte à plus de 2 000 ans.
Ils vivaient au côté des musulmans, s'habillaient comme des Orientaux, parlaient judéo-arabe. Longtemps, ils constituent une communauté pauvre, un peu à part. Au XIXe siècle, ils évoluent dans leur quartier, séparés mais aussi protégés. Pourtant, en Tunisie, les différentes communautés — musulmane, italienne, juive et française — ont vécu en bonne intelligence. L'arrivée des Français transforme l'économie du pays et fait marcher l'ascenseur social. Une élite juive s'installe alors peu à peu.
D'un autre côté, l'appauvrissement de nombreux Tunisiens fait naître un sentiment nationaliste. Puis arrivent les heures sombres de la guerre, 3 000 Juifs tunisiens sont déportés, leurs biens confisqués. Mais, après la Libération, ils décident de tirer un trait sur Vichy et demeurent attachés aux valeurs de la France, qui leur a déjà tant donné. La première rupture arrive en 1956 au moment de l'indépendance : la Tunisie devient officiellement un Etat arabe islamique, les Juifs perdent leurs repères, ne maîtrisent pas assez l'arabe. C'est alors qu'ils se tournent vers la France et partent avec les colons.
Au total, ils sont 55 000 à s'installer dans l'Hexagone, où la communauté se reconstitue. Entre-temps, leur regard s'est aussi porté vers le nouvel Etat d'Israël, 5 000 s'y installent. Ils vont vivre avec lui les soubresauts de l'histoire du Moyen-Orient, assister à la radicalisation de certains musulmans et à la montée de l'antisionisme du monde arabe, notamment à partir de la guerre des Six-Jours, en 1967. Autrefois 100 000, il ne reste aujourd'hui que 1 200 Juifs en Tunisie, beaucoup reviennent chaque année dans ce pays qu'ils n'ont jamais vraiment quitté.

Valentine Ponsy

Alain Suied... poète de la déchirure...poète disparu

Alain Suied est né le 17 juillet 1951 à Tunis. Ses parents appartiennent à l’ancienne communauté juive de cette ville. Il n’a que huit ans lorsque sa famille part s’installer à Paris. Alain Suied est mort le 24 juillet 2008.
Je l'ai découvert en écoutant une conférence dans laquelle Claude Sitbon (sociologue historien) développait le sujet de la nouvelle littérature judéo-tunisienne qui a connu un essor vers les années 1976. Plus de 121 ouvrages. Il explique, et je cite, que "pendant toutes les années où les juifs tunisiens ont commencé à quitter le pays, ils n'avaient pas eu le temps d'écrire parce qu'ils étaient confronté à ce phénomène existentiel qui était la vie. Il fallait d'abord vivre..."
Ecrire pour ne pas oublier...Le pays perdu...


Voici 2 poèmes extraits du livre
"Au coeur du cri, un silence.
Au centre de la ville, un désert.
Au fond du sommeil, un éveil.
Tourne la clef :
le monde s’ouvre.
Transparent et premier
lointain et proche
mortel et nouveau.
Tourne la clef :
dans ta main, elle brûle
- l’étoile de la vérité.
Le chemin ne sépare pas :
il rapproche.
La porte ne dissimule pas
le secret : elle le donne."

"Est-ce que nous vivons dans le monde
ou dans son absence ? dans le passé
ou dans son refus ? Dans la peine
ou dans son dépassement ?
Choisis le privilège d’aimer.
Choisis le regard sans distances
qui te conduira au coeur des choses
choisis l’enfance trop lucide
jamais le Savoir complice.
Est-ce que nous vivons dans le songe
ou dans sa déchirure ?
Dans l’asservissement ou dans son
rejet ? Dans la vérité ou dans l’oubli ?
Choisis le privilège d’aimer.
Choisis. Aime la vérité intérieure
des êtres, jamais leur Désir factice."

ALAIN SUIED

Nissa Bella...




Nissa Bella

Oui tu es jolie...

Quand tes palmiers se balancent au gré des vents
Quand ton ciel se teinte du ciel d’Italie si proche
Quand tes flots scintillent en or et en émeraude
Quand tes embruns répandent le jasmin des jardins

Que tu es jolie...

Dans le dédale de tes ruelles pourpres et ocres
Sur le cours Saleya, royaume des fleurs au marché
Sur tes collines d’oliviers et du Mont-Boron
Du haut de ton château, partout la mer immense…

Tu es encore plus belle...

Quand j’y retrouve mes princesses, mes niçoises
Quand je lis dans leurs yeux leur maman
Quand nos étreintes expriment trop d’absence
Quand leurs visages brillent du bonheur ensemble

Ton soleil disparait...

Quand le départ approche, je ne te vois plus
Quand de nouveau l'absence, je ne te sens plus
Nice, ma ville de cœur et de mes déchirures…