Milan Kundera

" Se souvenir de son passé, le porter toujours avec soi, c'est peut-être la condition nécessaire pour conserver, comme on dit, l'intégrité de son moi ".

Deutéronome Ch.4 Verset 9

Deutéronome Ch.4 Verset 9
Guestbook

Pepe...Si tu savais...

A mon grand-père…

Je te revois à l’heure de la sieste
allongé sur ton banc de bois dans la « skiffa ».

Je revois ton béret noir que tu ne quittais pas
et ta belle moustache que je venais taquiner.

Je revois les étoiles qui brillaient dans tes yeux
quand nous arrivions du pays de là-bas.

Je revois les étoiles qui brillaient dans mes yeux
quand tu me bénissais de tes sages paroles.

Je revois encore l’espièglerie dans ton regard
ta bonne humeur, ton sourire et tes égards.

J’entends ces quelques mots de français
que tu prononçais tout fier de l’avoir fait.

J’entends mes rires quand tu parlais comme ça
et de te répondre, « mais non Pépé, c’est pas ça ».

Je ressens encore tes baisers sur mon front
et la force que tu m’insufflais par ce geste divin.

Je te revois emplir la maison de tous les délices
des vergers alentours et ce n’était jamais assez

J’entends tes pas la nuit vers la porte qui cogne
et servir les fêtards avinés en manque de breuvage.

Tu n’avais pas le savoir des livres appris à l’école
mais tu avais tous les livres réunis dans ton coeur.

Et je ressens comme une sourde colère d’avoir été
privée de toi, contrainte de quitter ma maison
pour le pays de là-bas…

Quand tu es arrivé au bout de la route de ta vie,
j'ai senti le vide, le froid et ce qui me réchauffe un peu
aujourd’hui c’est ce merveilleux souvenir de Toi…


4 commentaires:

Anonyme a dit…

c'est un bel hommage et c'est touchant

Michelle - Artiste Peintre a dit…

Merci,
Ce jour-là, j'ai laissé parlé mon coeur.

Anonyme a dit…

Tu as laissé parler ton coeur , ce jour là, nous avons versé des larmes, larmes du souvenir, larmes de la joie de voir que nos enfants n'oublient pas nos anciens.
Notre père était un homme rieur, plein d'humour, discret, généreux, qui aimait très fort sa famille, c'est vrai. Tu étais sa première petite fille et ses yeux riaient quand toute petite, tu venais dans notre maison pour lui tirer les moustaches et le câliner, il t'appelait Mich Mich, et toi tu l'appelais pépé, tes beaux yeux rieurs (comme ceux de pépé et de la tante Rachelle) furetaient tout et tu t'arrêtais sur un objet pour dire "ça c'est à ma mère" et tu le prenais , mémé Alice te disait non , alors tu arrachais l'objet et toute la famille présente riait...
Souvenirs, tendres souvenirs

Michelle - Artiste Peintre a dit…

Merci de m'offir ces souvenirs d'une période où un voile se dépose parfois...